François Gemenne présente le rapport et l’appel à l’action du Sustainable Finance Observatory à la Conférence des Nations unies, Financing for Development (FfD4), à Séville.
François Gemenne, Président du Sustainable Finance Observatory, un think tank international spécialisé dans la mobilisation des capitaux privés pour la transition, présente un rapport et un appel à l’action sur la mobilisation de la finance privée à l’occasion de la Conférence des Nations unies, “Financing for Development” (FfD4) qui se déroulera à Séville du 30 juin au 3 juillet.
Ce rapport, rédigé avec Dr. Barbara Samuels, Directrice exécutive du Global Clearinghouse for Development Finance, entend apporter une réponse concrète au déficit de financement dans les pays à revenu faible et intermédiaire, en s’appuyant sur le déploiement de techniques et d’expertises financières pour augmenter significativement le volume de portefeuilles de projets bancables répondant aux critères d’éligibilité des financeurs des secteurs public et privé.
- L’urgence : mobiliser 70 à 90 % de capitaux privés pour atteindre les ODD et les objectifs climatiques
L’estimation des besoins de financement pour les pays en développement se situe entre 2 500 et 4 000 milliards de dollars par an. Selon la CCNUCC et le FMI, 70 à 90 % de ces financements devront provenir de capitaux privés.[1] Cette priorité, ainsi que la nécessité de maximiser l’effet levier des fonds publics pour mobiliser le potentiel sous-utilisé des capitaux privés, sont au cœur du Compromiso de Sevilla, le document final de la conférence FfD4.[2]
- Des solutions immédiatement déployables à grande échelle, même dans les pays fortement endettés et souffrant d’un déficit de capacité institutionnelle
Le rapport plaide pour la création de Hubs nationaux d’Expertise Financière, mobilisant des praticiens expérimentés en techniques de financement privé pour augmenter significativement le volume de pipelines de projets bancables. Ces techniques de financement privé éprouvées incluent notamment les financements structurés, le project finance, les financements mixtes, les cofinancements et les rehaussements de crédit tels que les garanties, y compris les « first-loss ».
Ces Hubs pourraient combler l’important déficit de capacités techniques en faisant appel à des spécialistes rompus aux exigences des financiers en matière de crédit et d’investissement (par exemple, des conseillers en transactions, des juristes spécialisés dans le financement de projets, des spécialistes des risques, etc.).
Compte tenu des risques associés à la dette libellée en devises étrangères, il est particulièrement important d’utiliser des techniques financières permettant de débloquer les investissements en monnaie locale à l’échelle domestique auprès des banques locales, des investisseurs institutionnels et des marchés de capitaux.
Il est possible d’intégrer systématiquement ces Hubs aux « country plateforms » actuellement déployées par les gouvernements nationaux avec leurs partenaires au développement dans le but faire un usage plus stratégique des ressources publiques limitées et de renforcer leur effet de levier pour mobiliser les capitaux privés à l’échelle.
« Face à l’urgence de mobiliser 70 à 90 % de capitaux privés pour atteindre les ODD et les objectifs climatiques, nous devons nous concentrer sur des solutions qui peuvent être immédiatement déployées et mises à l’échelle dans divers contextes institutionnels et économiques. L’expérience montre que les projets qui ont réussi à mobiliser des capitaux privés à grande échelle bénéficient de structures et de techniques financières qui leur ont permis de répondre aux critères de bancabilité exigés par les financeurs privés. Je suis convaincu que le déploiement de Hubs nationaux d’expertise financière mobilisant des praticiens spécialisés disposant du savoir-faire et de l’expérience nécessaires en matière de financement privé est une solution crédible et opérationnelle pour débloquer massivement des financements nécessaires à l’atteinte des ODD. C’est d’autant plus critique pour sortir de l’impasse actuelle causée par la crise de la dette souveraine et la diminution de l’aide publique au développement. » François Gemenne
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Le rapport complet (en anglais) sera disponible à partir du 30 juin 2025 sur : sustainablefinanceobservatory.org. (disponible en anglais uniquement)
François Gemenne présentera le rapport et l’appel à l’action lors des événements parallèles de la Conférence FfD4 de Séville :
- 2 juillet — 10h30-12h — Creating an Enabling Environment for Private Capital Flows to EMDEs: a Multi-Stakeholder Approach | Organisé par l’Institute of International Finance (IIF), le Boston Consulting Group (BCG) – Side Event Salle 15
- 2 juillet — 14h30-16h — Enhancing Market Access for Public Development Banks: Reducing the Cost of Capital for Sustainable Investment | Organisé par le Sommet Finance en Commun Initiative (FiCS), International Development Finance Club (IDFC), Multilateral Investment Guarantee Agency (MIGA), Rothschild & Co – Side Event Salle 15
À PROPOS DE FRANÇOIS GEMENNE
François Gemenne est co-auteur principal du 6e rapport du GIEC et spécialiste reconnu de la géopolitique de l’environnement et des migrations.
À PROPOS DU SUSTAINABLE FINANCE OBSERVATORY
Le Sustainable Finance Observatory est un think tank international spécialisé dans la mobilisation des financements privés pour la transition durable. Depuis 2025, notre organisation est née de la fusion entre le think tank international 2° Investing Initiative – 2DII (pionnier depuis 2012 dans l’accompagnement des financeurs privés l’alignement climatique et l’investissement à impact) et l’Observatoire de la finance durable, mis en place en 2019 par le ministre français de l’Économie et des Finances pour suivre les engagements ESG et leur alignement climat de la place financière de Paris.
Nos activités visent à lever les freins au financement privé grâce à la transparence, à l’impact et à la bancabilité. Nous agissons sur l’ensemble de la chaîne de valeur du financement, tant du côté de l’offre (en accompagnant les institutions financières et les produits financiers pour les aligner sur les ODD et les objectifs climatiques), que du côté de la demande en déployant de l’ingénierie financière pour construire des solutions durables et bancables afin d’attirer des capitaux privés à grande échelle dans des domaines clés pour l’atténuation du changement climatique et l’adaptation.
Notre travail repose sur une expertise financière solide, portée par des anciens banquiers et financiers au sein de notre équipe, et par un Comité scientifique et d’experts composé d’une cinquantaine d’universitaires et de praticiens expérimentés de la finance durable.
Contact média
Emilie Maehara
Deputy Executive Director
emilie.maehara@sf-observatory.org
[1] UNFCCC, “Race to Zero Campaign, Net Zero Financing Roadmap” (2021); IMF, “Global Financial Stability Report” (2023)
[2] Voir les paragraphes 32.C, 32.D, 33, 34, 36 et 37
